Dans son cinquième rapport, l’Observatoire des délais de paiement fait apparaitre une réduction des délais de paiement, ce dont il se félicite, et une augmentation des retards de paiemen t, ce dont il se désole.
Le rapport préconise une proposition qui devrait être plus mise en avant, celle de la mise en place d’ affacturage inversé , appelé également reverse factoring . Ce type d’affacturage devrait effectivement être plus souvent mis en place pour réduire les délais d’encaissement des factures et parcequ'il est un mode particulièrement pertinent de financement de la supply chain.
Les délais de paiement ont été réduits de 2 jours sur l’année 2009, passant de 51 à 49 jours pour les créances clients et de 59 à 56 jours pour les créances fournisseurs, soit une réduction de 3 jours.
Les délais de paiement de la loi LME à 60 jours ou 45 jours fin de mois, sont donc bien pris en compte par les entreprises dans leurs règlements respectifs.
L’augmentation des retards de paiement fait apparaitre une réelle difficulté à respecter ses délais légaux. Si on suit le rapport, on comprend que ce qui est gagné en 2 ou 3 jours est perdu sur les montants concernés.
En résumé, les délais sont réduits de 2 et 3 jours, mais les montants des retards augmentent fortement. Il y a un lien direct, que ne relève pas assez l’Observatoire des délais de paiement, c’est que légalement les entreprises sont tenues de respecter ces nouveaux délais, mais que dans les faits, ils sont tellement difficiles à tenir, que la masse des retards augmente d’autant.
La réduction des délais de paiement malheureusement ne se décrète pas, mais est plutôt le fruit d’une politique économique globalement vertueuse, dans laquelle même l’Etat réduirait ses délais de paiement envers ses fournisseurs.
Le niveau de chiffre d’affaires pour être éligible à ce programme est actuellement de 30 millions d’euros, ce qui écarte malheureusement de nombreuses entreprises du reverse factoring .
Il faudrait baisser ce montant à 10 ou 15 millions d’euros, pour le rendre plus attractif. Du côté des pouvoirs publics, la mise en place de programmes d’affacturage inversé, pourrait se faire par service payeur, ou par collectivités, dans un programme de contrat cadre de reverse factoring dont seraient bénéficiaires les fournisseurs.
Aujourd'hui l'affacturage inversé représente environ 5 % du marché de l'affacturage. Il est mis en place par les entreprises pour optimiser leur supply chain à la place de solutions de gestion des flux fournisseurs moins efficaces.
Cette offre de financement permet de répondre à la fois aux problématiques des donneurs d'ordres et des fournisseurs, en améliorant le système de financement de l'ensemble de la chaine d'approvisionnement. Le reverse factoring permet aussi de sécuriser le financement dans une démarche collaborative avec les fournisseurs.
Le reverse factoring est un moyen de financement collaboratif . Négocié par le donneur d'ordre au profit de ses fournisseurs pour sécuriser la chaine des fournisseurs.
Lien externe :
Rapport annuel de l'observatoire des délais de paiement
Actualité de l'affacturage :
Le reverse factoring en croissance
Comprendre l'affacturage :
Le fonctionnement détaillé du reverse factoring
Entretien e-affacturage - Le Nouvel Economiste sur le recours à l'affacturage inversé ou reverse factoring
[EXTRAITS] “ Le boom du secteur est relatif, car le marché reste confidentiel. Pour pouvoir ouvrir ce marché [reverse factoring] à des entreprises de moindre importance, il est nécessaire que les factors abaissent cette ligne à 10 ou 15 millions d'euros pour atteindre ainsi plus de société et notamment les grosses PME ” souligne Olivier Burdeyron(...)