L’ASF remet régulièrement à jour les chiffres de l’activité du marché de l’affacturage et les communique auprès des professionnels et sur son site.
Ces chiffres permettent de suivre par trimestre l’évolution de ce marché qui a connu des périodes de fortes croissances et aussi dernièrement un recul d’activité significatif.
Les chiffres avancés pour la réalisation des statistiques doivent être revus et précisés car ils ne correspondent pas exactement à la réalité. Ce sont les chiffres fournis par l’ ASF après retraitement.
L’ASF calcule en effet ses rapports d’une période à une autre en réactualisant les chiffres de la période précédente. La mention explicative (en bas de page et en petit) indique « les chiffres concernant 2007 sont exprimés sur la base des sociétés adhérentes au 1er janvier 2008 ».
Cette mention indique donc que les chiffres de l’année 2007 ne correspondent pas au total des créances prises en charge en affacturage au cours de l’année 2007, mais au montant des créances prises en charge en 2007 pour les sociétés encore adhérentes au 1er janvier 2008.
Ce qui revient à exclure du calcul toutes les créances prises en charge en 2007 mais dont les sociétés adhérentes ont résilié leurs contrats avant le 1er janvier 2008.
Ce principe de calcul semble fausser la croissance ou la décroissance du marché de l’affacturage en France. En effet, il ne viendrait à l’esprit de personne de calculer le chiffre d’affaires d’une entreprise en ne retenant pour l’année N que le CA réalisé avec les clients toujours actifs en N+1 ou au 1er janvier N+1 !
C’est pourtant le mode de calcul de l’ASF qui après retraitement fait apparaitre des pourcentages différents de ceux du marché réel calculés avec les chiffres réels de chaque année sans retranchement à posteriori.
Les différences de calcul sont les suivantes. Pour l’année 2008, la croissance du marché de l’affacturage par rapport à l’année 2007 est de +10.22% et non de +14.4% comme indiqué par l’ASF. Les chiffres pris pour ce calcul sont ceux de l’ASF mais avant retraitement.
En 2007, c’est 121.66 milliards d’euros de créances remises en affacturage et en 2008, c’est 134.10 milliards d’euros de créances. La croissance est donc bien de +10.22%.
Au lieu de prendre 121.66 milliards d’euros de créances pour 2007, l’ASF retient pour son calcul le chiffre de 117.27 milliards d’euros de créances et obtient alors une croissance de 14.4%.
Mais le chiffre de 117.27 milliards d’euros n’est pas le montant total des créances remises en affacturage en 2007, mais le montant total des créances remises en 2007 pour les entreprises toujours adhérentes auprès d’un factor au 1er janvier 2008.
Suivant le même raisonnement on obtient des chiffres différents pour l’année 2009. Pour le premier semestre 2009 par rapport au premier semestre 2008, la baisse du marché est de -10.34% et non de -6.4%.
Il faut prendre comme base de calcul du premier semestre 66.7 milliards d’euros et non pas 63.8 milliards d’euros comme le fait l’ASF en indiquant en bas de page, « les chiffres concernant 2008 sont exprimés sur la base des sociétés adhérentes au 1er juillet 200 9».
Avec une baisse de 66.7 milliards de créances à 59.8 milliards de créances sur cette période, soit une diminution de 6.9 milliards, on obtient bien une baisse de -10.34%.
Retrancher le chiffre d’affaires remis aux sociétés d’affacturage au premier semestre 2008 par les sociétés qui ont résilié leur contrat d’affacturage avant le 1er juillet 2009 revient à retrancher 2.9 milliards d’euros de chiffres d’affaires cédés en affacturage, soit plus de 4%.
Modifier à la baisse la base de calcul de l’année précédente permet d’amplifier à la hausse une croissance et de limiter, par voie de conséquence, à la baisse un recul d’activité.
En conclusion, d’après nos calculs, le marché de l’affacturage n’a pas crut de +14.4% en 2008 mais de seulement +10.22% et au premier semestre 2009, il n’a pas baissé de -6.4% mais de -10.34%. C’est tout de même une différence de taille.