Face à la crise soudaine et brutale posée par la contagion rapide du virus Covid-19, les sociétés d’affacturage n’ont pas tardé à réagir, fidèles en cela à leur tradition de réactivité dans le financement court terme des entreprises et aussi à leur connaissance pointue des circuits de trésorerie du crédit inter-entreprises.
Ainsi, les factors ont rapidement proposé à leurs adhérents des aménagements aux contrats en cours et des souplesses de fonctionnement dans la gestion des contrats.
Les sociétés d'affacturage ont aussi apporté des réponses précises pour accroitre les financements, accélérer la mise en place des dossiers, et répondre au mieux et au plus vite au souci croissant des entreprises de se financer dans un environnement incertain.
Bien évidemment, toutes ces propositions et aménagements ne sont pas tous et en même temps proposés par les factors, certains vont plus loin que d’autres, certains restent toujours plus conservateurs alors que d’autres, plus conformes à leur ADN, seront plus innovateurs, mais pourtant dans l’ensemble il s’agit bien d’un effort considérable fait par toute la profession.
Analyse e-affacturage.
Ces nouvelles propositions des sociétés d’affacturage couvrent toute la chaine du processus d’affacturage , de l’entrée en relation, en passant par le déblocage des fonds et jusqu’au recouvrement des créances.
Elles se présentent en trois partie distinctes, détaillées ci-après :
Propositions techniques, financières, ou permettant une extension du financement.
Les contrats d’affacturage sont habituellement annuels, avec une obligation d’engagement d’un an, renouvelable par tacite reconduction, sauf dénonciation avec des préavis de trois mois.
C’est le modèle le plus courant des contrats, qui protège autant le factor que l’adhérent, car le factor sait que ses efforts d’acquisition du contrat seront compensés par une durée de douze mois minimum de fonctionnement du contrat, mais l’entreprise adhérente est aussi protégée car elle s’assure d’une source pérenne de financement à des conditions stables.
La proposition de certains factors de permettre de souscrire un contrat sans engagement annuel de durée est une réponse au blocage d’entreprises.
Certaines entreprises ne veulent pas s’engager sur un an pour de multiples raisons, parfois justifiées, souvent psychologiques, mais auxquelles les factors ont décidé, à juste titre, de répondre par des contrats à durée courte de deux à trois mois minimums .
Il faut aussi ajouter que des sociétés financières qui pratiquent le financement de créances mais sans appliquer les services complets de l’affacturage, peuvent aussi proposer des contrats sans durée, et financent au coup par coup les factures .
En temps courant, il est d’usage d’appliquer des frais de dossier au moment de la mise en place du contrat, cela rémunère le travail du factor en amont de la signature pendant la phase d’étude.
Les frais de dossier sont variables mais leurs montants excèdent rarement deux à trois mois de frais de gestion du contrat à venir.
Il faut préciser que tous les factors ne pratiquent pas déjà les frais de dossier, et que leurs montants ont déjà bien baissé depuis ces dernières années.
Le fait d’abandonner tout droit aux frais de dossier constitue un réel effort financier de la part des factors.
A ajouter que des frais de dossiers ont pu aussi, par le passé, être indûment facturés aux entreprises par des courtiers peu scrupuleux, heureusement cette pratique s’est arrêtée.
Les dirigeants en recherche d’affacturage doivent continuer à être vigilants sur ce point, comme pour toute arnaque d’ailleurs.
La pratique courante est de démarrer le contrat d’affacturage juste après sa signature, et de prendre des factures le jour de la signature du contrat. Le commercial du factor repart ainsi avec des factures à financer qu’il va immédiatement remettre à sa gestion pour accélérer le temps de financement.
C’est une pratique voulue par les dirigeants d’entreprises et par les factors tellement elle répond au besoin de répondre vite à un besoin urgent de trésorerie.
Pourtant, certains factors proposent désormais de séparer le temps de la signature du contrat et de son démarrage effectif.
L’intérêt de la démarche pour l’entreprise est de se ménager une sorte de ceinture de sécurité (ou de bouée de sauvetage, selon les cas), afin de n’avoir qu’à actionner l’affacturage quand elle en a besoin avec un contrat prêt à démarrer en quelques heures.
Toute la phase d’étude et de négociation ayant déjà été menée en amont, phase qui peut prendre plusieurs jours ou semaines selon les dossiers.
Des factors se sont aussi engagés à accélérer les procédures d’étude et de mise en place des contrats quand ils le pouvaient.
Cet effort des factors doit aller de pair avec une coopération accrue des prospects qui doivent jouer le jeu de la transparence de la vie financière de leur entreprise.
En temps normal, il faut compter plusieurs jours ou semaines (si le dossier est complexe) pour monter le dossier et obtenir un accord de financement par le comité de crédit du factor.
Là certains factors proposent d’accélérer fortement le processus de décisions à quelques heures/jours, en facilitant l’échange des données par voie électronique et en supprimant les RDV physiques, même pour la signature du contrat.
Cet effort des factors doit aller de pair avec une coopération accrue des prospects qui doivent jouer le jeu de la transparence de la vie financière de leur entreprise.
Rien n’est pire que de découvrir après coup des informations négatives sur un prospect, c’est le plus sûr moyen pour ralentir le process d’acceptation ou de le tuer carrément.
Car il faut noter que des informations financières négatives ne sont pas un frein pour l’affacturage mais en revanche leurs non communication, ou la volonté de les cacher, sont rédhibitoires.
Un contrat d’affacturage est aussi et avant tout un contrat de confiance entre un financeur et un financé.
En pratique, rares sont les contrats d’affacturage qui n’ont pas de plafond de financement, la règle courante est de fixer une ligne de financement maximum, un montant d’ encours finançable plafonné.
Une fois ce montant atteint le factor ne finançait plus et si l’adhérent avait besoin de plus il lui fallait renégocier un nouveau plafond de financement, ce qui était possible mais qui demandait une nouvelle étape d’appréciation des risques par le factor.
Sur le marché français, seuls peu de factors ont toujours pratiqués le financement déplafonné, ils sont maintenant rejoints par d’autres intervenants.
L’absence de ligne plafonnée est un atout fort pour les entreprises car celles-ci n’ont plus à se soucier de ne pas dépasser ce plafond au risque de voir leurs financements refusés.
Habituellement dans un contrat d’affacturage, le financement ne doit pas aller au-delà d’un certain pourcentage de l’encours global de l’entreprise. Généralement le financement se situe entre 80% à 90% de l’encours, parfois quand le cédant est bien coté le pourcentage peut monter à 95%, mais très rarement au-delà.
Si le contrat comporte des réserves fiscales ou sociales, le montant finançable peut être réduit à 50% ou 60% de l’encours, la différence étant alors réglée directement par le factor au bénéficiaire.
Exceptionnellement des factors ont pris la décision d’augmenter jusqu’à 95%/100% de l’encours, les financements de leurs adhérents, sur une période déterminée.
Ce qui revient en fait à rétrocéder à l’entreprise adhérente tout ou partie du fond de garantie détenu chez le factor.
C’est un geste fort de la part des factors car ce fond de garantie sert à les prémunir de toutes sortes d’accidents (involontaires ou volontaires) dans la vie du contrat.
Alors que les indemnisations qui sont généralement accordées sur les impayés clients tournent autour de 70% à 90% selon les garanties souscrites et les délais d’indemnisation,
la proposition d’accroitre ce pourcentage jusqu’à 100% est une mesure de soutien réelle aux échanges inter-entreprises.
Dans le même sens, la proposition d’allonger le délai de définancement des factures permet aussi de soutenir le commerce inter-entreprises.
En règle générale, les factors définancent 30 jours après la date d’échéance de la facture, si celle-ci n’est pas payée,
c’est-à-dire qu’ils rendent la facture à l’entreprise et qu’ils débitent le montant de cette facture du compte de l’entreprise chez le factor.
Le fait que des factors acceptent de prolonger ce délai de encore 30 jours est un geste très fort en soutien aux entreprises.
Cette proposition des sociétés d’affacturage vient en complément du dispositif de l’Etat qui a décidé de réactiver les garanties de crédit en remplacement ou compensation des retraits de couverture des assureurs crédit.
Ce dispositif des CAP/CAP+ domestique et CAP/CAP+ export est un système où l’Etat accorde une garantie dite secondaire, là où l’assureur crédit accorde une garantie dite première.
Quand la garantie première est réduite ou supprimée par une compagnie d’assurance-crédit, c’est l’Etat qui vient remplacer ou compléter la garantie en accordant une garantie secondaire.
Ce dispositif permet de conserver des lignes de couverture sur des débiteurs fragiles ou présumés insolvables par l’assurance-crédit.
En s’appuyant sur ces garanties d’Etat, le factor est en mesure de conserver ses lignes de financement, là où en leurs absences, il aurait dû réduire ou couper ses lignes.
Habituellement dans un contrat d’affacturage, le financement ne doit pas aller au-delà d’un certain pourcentage de l’encours global de l’entreprise.
Généralement le financement se situe entre 80% à 90% de l’encours, parfois quand le cédant est bien coté le pourcentage peut monter à 95%, mais très rarement au-delà.
Si le contrat comporte des réserves fiscales ou sociales, le montant finançable peut être réduit à 50% ou 60% de l’encours, la différence étant alors réglée directement par le factor au bénéficiaire.
Exceptionnellement des factors ont pris la décision d’augmenter jusqu’à 95%/100% de l’encours, les financements de leurs adhérents, sur une période déterminée.
Ce qui revient en fait à rétrocéder à l’entreprise adhérente tout ou partie du fond de garantie détenu chez le factor.
C’est un geste fort de la part des factors car ce fond de garantie sert à les prémunir de toutes sortes d’accidents (involontaires ou volontaires) dans la vie du contrat.
Un délai de paiement supplémentaire de 30 jours au-delà de la date d’échéance prévue du fournisseur
Dans le cadre d’un fonctionnement courant d’un contrat d’affacturage, le factor s’engage auprès de son adhérent, à commencer la procédure de recouvrement des créances , si elles ne sont encore réglées, à compter de la date d’échéance prévue sur les factures.
Par exemple, si une facture de vente est remise en financement auprès du factor le 10 du mois de janvier, et qu’elle doit être payée à 60 jours, le factor commencera sa procédure, (si la facture n’est toujours pas encaissée sur son compte à cette date), le 10 du mois de mars suivant.
Ce qui est nouveau dans cette proposition de factors c’est cet ajout de 30 jours qui viennent rallonger la période qui précède le recouvrement, c’est-à-dire que pour reprendre l’exemple précédent, l’échéance de la facture est au 10 mars mais le recouvrement ne se fera qu’à compter du 10 avril.
Cet allongement du délai de règlement client est un signe fort donné pour alléger la tension du crédit inter-entreprises puisque in fine c’est le factor qui va porter la créance 30 jours de plus.
Financement des factures fournisseurs cédées par le débiteur au factor.
Ce schéma de financement prévoit que le factor pourra financer auprès du fournisseur une créance qui lui sera remise par un débiteur. Le débiteur valide la facture, donc pour le factor c’est un engagement qu’elle est acceptée et qu’elle ne sera pas contestée à son échéance.
Le fournisseur sera réglé à compter de la remise de la facture par le débiteur au factor, et le coût du financement sera porté par le débiteur. Le financement ne concerne que les factures de livraisons ou de prestations qui sont déjà réalisées, c’est-à-dire que sont exclues les factures d’acompte fournisseur ou de prépaiement.
Ce nouveau service de financement est distinct du reverse factoring car il s’adresse à des factures uniques et non pas à des programmes complets de remises de factures comme dans le reverse factoring.
Cette proposition de financement, très novatrice, marque une avancée innovante dans le financement des créances inter-entreprises.
Toutes ces mesures et propositions nées de la crise économique causée par le COVID-19 renouvellent fortement l’offre d’affacturage, pour certaines de ces mesures qui sont prévues pour être momentanée, elles ne dureront probablement que le temps de la crise, mais pour d’autres, gageons qu’elles deviennent pérennes et s’inscrivent dans la durée.
D’un malheur sort parfois un bienfait, d’une crise économique brutale peut émerger un renouvellement profond des modes de financements court terme du monde de l’entreprise.